Alors, depuis quelques milliers d’années, nous inventons des rites calés sur le soleil, sur la lune, sur les récoltes ou sur le vol des oiseaux, pour nous dire que tout est pareil quand tout recommence, que tout est permanent parce que tout change. Et, depuis quelques milliers d’années, nous demandons à des mages, à des griots, à des artistes de nous faire voir le semblable dans le différent, le nouveau dans l’immuable, l’ailleurs dans l’ici. Nous appelons cela, par exemple, « Manifestation d’artistes de rue ».
C’est nouveau et fidèle, c’est pareil et surprenant, c’est inédit et familier : les Rencontres d’ici et d’ailleurs reviennent. Et comme chaque année à Noisy-le-Sec depuis 1992, elles sont uniques et inattendues (inattendues comme d’habitude, devrait-on dire).

Pour cette 18e édition des Rencontres d’ici et d’ailleurs, la compagnie Oposito a appelé ses amis débusqueurs de songes et éveilleurs de quotidien. Avec eux, elle ramène ici l’ailleurs des voyages, l’ailleurs des rêves. Cet ailleurs, c’est la fraternité tendre des artistes de rue pour quiconque suspend le cours ordinaire de sa vie citadine pour regarder, pour écouter, pour partager une image qui ne ressemble ni à la veille ni au lendemain.
Le semblable, le différent. Le nouveau, l’immuable. L’ici, l’ailleurs. Tout cela ensemble, comme pour dire que l’on peut être voisins et avoir le droit de rêver ensemble, que l’on peut être piétons et toucher des doigts le ciel, que l’on peut être public et rire d’un même cœur que les artistes.