Dans une première partie, composée de trois actes puisés dans le répertoire classique, nous avons provoqué des situations amoureuses impossibles, en mettant en scène les personnages de Verdi, Gounod et Mozart : Violetta séduite par Escamillo, Juliette et Carmen succombant à Don Giovanni.
Première rencontre.
Elle, air de Violetta (soprano) " E strano…Ah, fors’é lui " (G. Verdi / La Traviata).
Le chœur, air du Toreador, " Vivat ! vivat le torero" (G. Bizet / Carmen).
Lui, air d’Escamillo (baryton), " Votre toast je peux vous le rendre " (G. Bizet / Carmen).
Le chœur, " L’heure s’envole " (Ch. Gounod / Roméo et Juliette).
Le public invité s’est regroupé autour du cercle marqué au sol par une corde rouge. Au centre de celui-ci une immense table baroque ; sur son plateau, un divan. A l’heure dite, dans le dos du public, progressent deux éléments sonores, métronomes géants, diffusant la sonnerie annonciatrice du début de notre spectacle. Cette sonnerie va disparaître pour laisser entendre les sons d’un orchestre qui s’accorde.
Profitant de cette image sonore, se glisse alors dans le public notre première héroïne : " Elle " fait son entrée, progresse dans le public, au milieu d’un couloir bordé d’hommes et de femmes portant des chandeliers. L’image est lente, les personnages sont ailleurs, ils ne semblent pas voir la foule qu’ils traversent. Le groupe a franchi le cercle et a accompagné notre diva jusqu’au bas d’un escalier. L’univers sonore change pour laisser entendre l’ouverture de l’air de Violetta de la Traviata. La lumière monte graduellement. Notre personnage gravit l’escalier qui lui permet d’accéder au plateau de la table qui lui servira de scène, elle prend place sur le divan et nous livre ses secrètes pensées. Elle qui pensait ne plus jamais connaître l’amour, vient d’être séduite par un homme… Elle nous parle de Lui, tendrement, amoureusement.
" …Lui qui modeste et vigilant,
M’enflamma d’une nouvelle fièvre
M’éveillant à l’amour !…
A cet amour , cet amour qui est la vie
De l’univers, de l’univers entier,
Mystérieux et altier,
Croix, croix et délice,
Croix et délice, délice du cœur… "
Suite à cela, dans le dos du public, s’élèvent des hourras et des vivats. Dans la lueur de leurs torches, un chœur d’hommes et de femmes fait son entrée sur la place. Contrairement à l’image précédente, il s’adresse directement au public, n’hésitant pas à le bousculer et à lui communiquer son énergie. Les hommes et les femmes ayant accompagné notre première héroïne, du centre du cercle, se font l’écho de ce groupe qui ouvre la route en parade et encadre d’une haie d’honneur celui dont on parle et que l’on fête, " Lui ", l’homme qui a su séduire Violetta. " Vivat, vivat le torero ! Vivat, vivat Escamillo… ".
Notre groupe est à son tour dans le cercle, le chœur se dispose en arène autour de la table, alors que " Lui " gravit à son tour l’escalier qui le mène jusqu’à " Elle ". Là, il lui rend hommage en lui chantant Toreador, accompagné par le chœur.
" …Quand dans l’arène,
L’œil noir le regarde,
Et que vient le moment de la dernière estocade
Il sait qu’à l’issue du combat
L’amour l’attend… "
Il termine. Fin des applaudissements. Noir.
Premier mouvement de public
Dans le dos du public les deux métronomes diffusent l’introduction du Chœur des Capulets de Gounod. Le chœur fantasque des amours , sur l’impulsion de la musique, se fraie un passage dans les spectateurs puis invite en chantant le public à le suivre.
" L’heure s’envole joyeuse et folle,
Au passage il faut la saisir,
Cueillons les roses,
Pour nous éclose,
Dans la joie et le plaisir… "
... Fin de l’acte I ...
mercredi 26 décembre 2012