– Noisy-le-Sec, le 12 mai 2008
Que de choses à vous dire, le Mexique, Nîmes, les Rencontres d’Ici et d’Ailleurs, "Au Pied des Citadelles"....
Alors, je me lance et je vous raconte.
– Le Mexique ou la campagne de Guadalajara
Si 25 000 spectateurs ont pu voir la représentation de Transhumance le 18 avril à 20h33, c’est grâce à l’opiniâtreté de l’équipe et du festival qui nous accueillait... Cette aventure, préparée de longue date et ayant fait l’objet de nombreux repérages, aurait pu voler en éclat. Depuis notre arrivée sur place, nous avons pisté heure par heure nos trois containers dans lesquels se trouvait l’ensemble de la scénographie, des instruments de musique et des costumes du spectacle. Ceux-ci arrivent généralement cinq jours avant le spectacle afin de permettre le montage et la prépararation des décors, mais aussi de former les 65 transhumants enrôlés sur place pour interpréter notre partition théâtrale à nos côtés.
Alors, inutile de dire qu’au moment du dernier point avant de jouer, l’émotion était intense. Nous y étions, prêts à partir à la rencontre du public de Guadalajara. L’équipe technique venait de réussir une des plus belles performances de l’histoire de la compagnie Oposito, en ayant réceptionné un premier container la veille de la représentation et les deux autres le jour-même du spectacle. Tout était prêt à l’heure H. Pendant toute cette semaine, tout le monde a travaillé, convaincu qu’il était impossible que nous ne puissions pas jouer ; incroyable confiance qu’ont placée en nous les Transhumants de Guadalajara, présents à nos côtés du début jusqu’à la fin.
Cette attente permanente et cette incertitude n’ont pas toujours facilité nos rapports avec nos partenaires. Notre spectacle était l’acte d’ouverture du festival et faisait l’office d’un gros investissement financier, leur inquiétude était donc pleinement justifiée. Mais là aussi, l’investissement de son directeur, monsieur Igor Lozada, à nos côtés nous a permis de garder le cap tout au long de cette aventure dont nous nous serions bien passés. Mais il restera de Guadalajara énormément de choses et d’enseignements ; de ceux qui forgent un caractère mais aussi confirment la place de l’humain dans notre projet, moteur essentiel du spectacle vivant.
Sans oublier cette formidable rencontre avec le public mexicain, à qui nous avons présenté une de nos plus belles Transhumances.
– Nîmes, le 7 mai
Ouille !!! On voulait aller à Nîmes, on y a été, grand plaisir de voir les ombres de nos cavaliers et du Toro de l’Apocalypse se projeter sur les Arènes, et aussi de retrouver toute l’équipe pour cette reprise 2008... Mais alors, quelle histoire ! Un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, notre passage à Nîmes. Tout d’abord, notre spectacle s’inscrivait dans le cadre de l’ouverture de la Feria, qui, de manière rituelle et ancestrale s’appelle la Pégoulade : un défilé aux flambeaux descendant les boulevards entourant le centre-ville. Une volonté de la direction du service culturel est d’orienter celle-ci vers une proposition où le théâtre de rue viendrait remplacer au fur et à mesure cette coutume. On s’y est jeté à corps perdu, une des représentations les plus rock and roll de l’histoire de TORO, avec du public devant derrière, sur les côtés, sans compter les innombrables bodegas qui jalonnent le parcours qui, il faut le dire, ont accepté gentiment de baisser le son à notre passage...Mais alors, quelle énergie il a fallu déployer pour faire exister notre histoire dans une ville qui ne nous attendait pas, ou en tout les cas pas là !!!
Par contre, en ce qui nous concerne, nous avons pris plaisir à jouer. Pour toute l’équipe, cela a été une formidable remise en jambes, nous avons essayé des choses nouvelles, et nous sommes maintenant impatients de nous retrouver pour la prochaine représentation à Montréal les 16 et 17 juillet.
– Les Rencontres d’Ici et d’Ailleurs les 16, 17, et 18 mai
Nous avions annoncé notre départ de Noisy-le-Sec si, à l’échéance des municipales, l’équipe en place était reconduite. Cela n’a pas été le cas alors pour le moment, nous restons. Et c’est avec beaucoup de plaisir que nous vous accueillerons dans le cadre de cette 17ème édition qui n’aura pas sa langue dans la poche. Au menu, des invités de caractère : le Teatro del silencio, Dirk, Théâtre Group’, mais aussi des cartes blanches comme celle confiée à Antoine Chao et sa clique pour une radio où les studios seront installés chez Pierre, le salon de coiffure de la rue de Merlan. Bien sûr, nous vous réservons quelques surprises mais pour le moment si vous le souhaitez, consultez le programme en ligne.
– "Au pied des Citadelles"
"Au pied des citadelles" sera donc dorénavant le titre générique de cet événement, venant remplacer Citadelles des Mirages, qui a été bouté par le président de la région Lorraine, trouvant qu’il n’était pas bon d’annoncer des mirages à notre public et en l’occurrence le sien !!!
Alors, c’est au pied des Citadelles que nous vous donnons rendez-vous pour une tournée en Lorraine où nous sommes invités à présenter notre triptyque, formidable proposition que nous a fait le réseau des villes fortifiées de la Grande Région, occasion unique que de pouvoir raconter nos histoires au public de toute une région. La première étape sera Rodemack, où nous installerons une parade immobile, fusion de la scénographie des Trottoirs et de Transhumance, éclairée par la compagnie Carabosse, qui profite de cette occasion pour nous passer le relais de ce projet. C’est leur équipe qui a ouvert la voie de cette aventure l’année dernière avec "les Citadelles de Feu".
– Les autres dates :
Le 5 juillet à Bitche (57)
Installation : "La Parade Immobile"
A partir de 10h03 sur le parking de la citadelle
"Les Trottoirs de Jo’Burg... mirage"
Départ à 22h33 du parvis de l’église Sainte-Catherine
Le 26 juillet à Longwy (54)
"Les Trottoirs de Jo’Burg... mirage"
Départ à 22h12 du pont de l’avenue de Mercy
Le 16 août à Saarlouis (Allemagne)
"TORO"
Départ à 22h07 de Holtzendorflerstrasse - Höhe Walgraben
Le 30 août à Toul (54)
"Les Trottoirs de Jo’Burg... mirage"
Départ à 20h54 de la porte de Moselle
Le 13 septembre à Marsal (57)
"TORO"
Départ à 21h07 de la place de la porte de France
– Le Moulin Fondu, Centre national des arts de la rue
Le projet du Grand Moulin reprend son cours, nous relançons les tours de table avec nos partenaires afin de réétudier sa faisabilité, celui d’un centre national consacré aux arts de la rue à la dimension de l’Ile-de-France.
Mais pour le moment, le Moulin Fondu fonctionne à plein, et pour 2008 et 2009 seront soutenus :
- Les Acidus : "Si tous les champs du monde"
- Compagnie Pernette : "Trois miniatures"
- Les Grandes Personnes : "Le banquet des géants"
- Tricyclique Doll : "Source"
- Compagnie N° 8 : "Homo Sapiens Burocraticus"
- Le Teatro del Silencio : "Paraiso"
– Mouvement d’équipe
Dans le courant de cet hiver, des changements sont survenus dans l’équipe :
Marina Pepe succède à Coralie Chatauret au poste d’administratrice qu’elle a occupé durant ces 7 dernières années de manière remarquable. Elle gardera un pied dans la maison et interviendra sur les grands projets que nous conduirons.
Martine Rateau, compagnon de route de la compagnie depuis dix-sept ans... Direction d’acteur, mise en scène, son travail a forgé un savoir-faire indéniable de la troupe qui fait aujourd’hui son succès. Elle a aussi contribué à l’écriture de nos dernières inventions. Elle a souhaité faire une pause et passe aujourd’hui le relais du poste de direction artistique qu’elle occupait à Pascal Le Guennec, comédien historique de la compagnie. Mais elle reste près de nous pour cette saison et garde son rôle de Caterina dans TORO pour notre plus grand plaisir, et nous ne serions pas étonnés de la retrouver pour de nouvelles aventures.
Stéphane Najma, dans l’équipe technique depuis la création de l’opéra « A la vie à l’amour » occupe le poste de régisseur général en remplacement d’Achil Bras, et ce depuis le début janvier. Ces dernières dates, il a eu l’occasion de nous démontrer qu’il était grandement à la hauteur de nos attentes.
Julie Millet a vu son poste de responsable de la communication s’élargir à de nouvelles responsabilité dans les domaines de la production et de la diffusion.
Et enfin la petite Anna, une coproduction de Fabienne Desflèches, costumière et comédienne de la compagnie Oposito, et de Julot des Cousins a vu le jour le 8 mars. Bienvenue à elle et bravo à ses parents.
Pour le reste et pour le moment, en ce qui me concerne, je reste à la barre de ce bateau doté d’un équipage exceptionnel,
Votre narrateur, Jean-Raymond Jacob.
jeudi 7 août 2008