Création 2015
Un morceau arraché à l’asphalte, un vaisseau sans quille ni amarre.
En son centre : une antenne de télécommunication.
Le tableau du radeau de la méduse est un manifeste politique et social. C’est également la métaphore que Barthélemy Bompard a choisie pour aborder l’échouage de notre bateau « démocrapitaliste ». Tempête sociale, politique et existentielle à travers le drame d’un naufrage.
Huit personnages arrivent sur l’espace scénique en costume de soirée. Ils sont conviés à un cocktail d’inauguration. Ils discutent, se congratulent, se tapent sur l’épaule, boivent et mangent jusqu’à n’en plus pouvoir. Une orgie chorégraphique et sonore où chacun pousse jusqu’au paroxysme les codes de la mondanité, du faux-semblant et du paraître. Les sourires se transforment en grimaces, les corps gonflent, les personnages deviennent des « gros », se griment le visage et le bateau chavire…C’est le naufrage.
Au milieu d’une mer de plastiques, le « septième continent », sur le radeau se tordent des corps révoltés et apeurés. L’aspect insulaire du dispositif scénique accentue l’idée de la perdition d’un monde boursoufflé par ses excès. Sur fond de musique expérimentale et d’interventions vocales des personnages, panique-abandon-prière-rituel-peur-espoir-désespoir-au secours-prostré-trouver sa place-équilibre-déséquilibre-joie-hystérie… Ces émotions et ces sensations sont données aux spectateurs installés en cercle autour de la structure.
mardi 12 mai 2015