Cinquième rencontre
Le Chef d’orchestre (basse), "Air de la dénonciation" (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
L’homme du chœur (ténor), "Air de la dénonciation" (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
Le Chœur, "Air de la dénonciation" (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
Elle (soprano), " Les Reines de la nuit - trio " (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
La Jeune fille (soprano), " Les Reines de la nuit - trio " (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
La Femme(soprano), " Les Reines de la nuit - trio " (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
Lui (baryton), " Le Credo de " Lui "" (Compositeur : H.C. Fantapié, Librettiste : D. Requien / A la vie à l’amour !).
Chœur et Solistes, final de Don Giovanni, " Questo é il fin " (W.A. Mozart / Don Giovanni).
Chœur et Solistes, Noces de Figaro, " Questo giorno di tormenti ", (W.A. Mozart / Les Noces de Figaro).
Sur une place, public à 180°
Nos spectateurs sont à leur place. Le décor leur donne l’illusion d’être à l’arrière d’un plateau d’opéra. Le chœur a fini son parcours en disparaissant derrière la scène. Une musique signifiant que derrière le rideau rouge se termine une représentation, laisse la place à des applaudissements. Le rideau s’ouvre… Lumière… et laisse apparaître dos au public notre troupe au complet, saluant sous un tonnerre de hourras. Le rideau rouge se referme sur cette salle imaginaire. Nos interprètes se retrouvent en arrière scène à la fin d’une représentation. Ils n’auront que peu de temps pour se congratuler et profiter de ce succès. Notre joyeuse compagnie est interrompue par l’arrivée du chef d’orchestre qui, sans perdre de temps et en désignant " Lui ", le baryton, leur tient ce langage :
Le chef d’orchestre : "Ce soir c’est la dernière d’une immense tournée
Tant mieux car la comédie a assez duré !
Le rideau a chu, c’est au masque de tomber
[à sa femme] j’aurais aimé te voir dans les bras d’un castrat
[au baryton] mais toi tu es un baryton doublé d’un retors
Comme Don Giovanni et le beau toréador
Et non comme Roméo qui lui est ténor
En coulisse tu joues aussi les Casanova
Tout le monde le sait. De Bastille à la Scala.
Tu aimes à collectionner les plus belles voix
Combien de mezzo ? Combien de colotarures ?
As-tu fait crier dans ta luxuriante voiture ?"
Le Chœur : "Oh !!!"
Le Chef d’orchestre : "Et puis je t’ai surpris en répétition, obligeant ma femme à une drôle d’audition"
Le Chœur : "Oh !!!"
Le Ténor : "Moi aussi je l’ai vu ce salaud infâme
Mais ce n’était pas avec elle. C’était ma femme !"
Le Chœur : "Oh !!!"
Le Chef d’orchestre : "même moi, chef d’orchestre, je ne suis pas épargné"
Le Ténor : "Et aussi le chanteur vedette de cette tournée"
Le Chef d’orchestre : "Tu as réussi a tromper une troupe entière en chassant comme un gros chat dans une volière !"
Le Chœur : "Ouh ! Ouh ! A l’adultère ! A l’assasin !"
Le Ténor : "Pars avant qu’on ne fasse sonner pour toi le tocsin ! "
Le Chef d’orchestre : " Mesdames en nous trompant avec ce sans-cœur, vous vous êtes trompées sur la nature de ce charmeur"
Le Chœur : "Ouh ! Ouh ! A mort le baryton !"
Apprenant la vérité sur cet homme de mauvaise vie, nos trois divas " pêtent leurs lyriques plombs " et associent leur voix à l’unisson de leur courroux.
A1 La Femme : "Traître, félon, Judas"
A2 Elle : "Serpent, tu m’as trompée !"
A3 La Jeune fille : "Au cœur tu m’as mordue"
A4 Ensemble : "Mes yeux sont rouges car ton venin donne la rage"
R1 Refrain 1 à 3 "Je ne garderai de toi qu’une morsure" (successivement)
A’1 La Jeune fille (hallucinée) : "Comment ais-je pu croire en ce rêve ?"
A’2 La Femme : "Tu m’as enivrée toutes ces nuits"
A’3 La Jeune fille : "Pour m’empoisonner"
A’4 Elle : "Ce qui reste de mes jours"
R2 Refrain 1 à 3 "Je ne garderai de toi qu’une morsure" (resserré)
A’’1 La Jeune fille : "Vipère, au cœur tu m’as mordue"
A’’2 Elle : "Au cœur tu m’as mordue"
A’’3 La Femme : "Mes yeux sont rouges"
A’’4 Elle : "Car ton venin"
A’’5 La Femme : "Donne la rage"
R3 Refrain 1 à 3 "Je ne garderai de toi qu’une morsure " (ensemble)
2ème partie
B1 Elle : "Tu me serrais fort dans tes bras"
B2 La Femme : "C’est la stratégie du boa, on ne peut plus respirer quand on se trouve dans tes draps"
B3 La Jeune fille : "Puis enfin tu m’as relâchée, pour convoiter une autre proie"
B’1 Elle : "Je n’aurais jamais dû trinquer avec toi"
B’2 La Femme : "Ta langue fourchue m’a promis l’amour à vie"
B’’1 La Jeune fille : "Sorcier c’était pour mieux planter tes crocs en moi"
B’’2 La Femme : "Quand je suis venue m’évanouir dans ton lit"
B’’3 La Jeune fille : "Crotale tu ondulais dans mon jardin secret"
B’’4 Elle : "Mon cœur était à prendre, pas mon corps !"
B’’’Les trois : "Pour toutes celles que tu as possédées, horrible vermine, cueille la vérole et rampe à jamais."
Orchestre : "Sssshhh…..!"
C1 La Femme : "Cobra"
C2 Elle : "Couleuvre" (Shhh)
C3 La Jeune fille : "Orvet"
Les trois, toujours alternativement : "Crotale - Reptile - Vipère "(Shhh)
(interjections) C4 à C18 "Boa - Mamba - Naja (Shhh)
Cobra - Couleuvre - Orvet
Crotale - Reptile - Vipère
Boa - Mamba - Naja "
R4 Refrain
Ensemble : "Je ne garderai de toi qu’une morsure"
Toute la troupe regarde en direction de l’accusé, " Lui ", le baryton. Pour sa seule défense, il leur chantera ce discours :
" Comment aimer une femme quand on les veut toutes ?
Est-ce ma faute si je suis malade du cœur ?
Chaque fois que j’aime je suis pris par le doute.
Dès qu’elles s’attachent à moi je suis saisi de peur.
Si je les ai charmées il n’y a pas mort d’homme.
Je suis un conquérant qui opère sans armée.
A l’opposé de César qui marcha sur Rome.
Je leur parle d’amour pour les faire capituler.
Oui, je suis un homme et c’est un grand malheur pour l’humanité. Ma victoire triomphale ne s’appelle pas Gergovie, mais Juliette, Violetta, Carmen, Angélique.
Mes grandes batailles sont des corps à corps inouïs
Et mes violents assauts sont toujours pacifiques. Si comme le grand Alexandre je suis invincible, vous messieurs, dans cette guerre, vous êtes les vaincus. Mes conquêtes font de moi un roi irrésistible. Je dénoue les alliances et malheur aux cocus ! Oui, je suis un homme et c’est un grand malheur pour l’humanité. J’ai vécu en amoureux fanatique. Mais que voulez-vous ? Qu’on m’attache ? Qu’on me cloue sur place ? Peu m’importe ! Je préfère mourir en amant que vieillir en cornu. Oui, je suis un homme et c’est un grand malheur pour l’humanité "
Joignant le geste à la parole, il se saisit d’un revolver, l’applique sur sa tempe, une détonation retentit le baryton s’écroule… La troupe reprend en chœur le final de Don Giovanni : " …Tout homme de mauvaise vie connaît une mauvaise fin… " telle est la première moral de notre histoire. La troupe, sans attendre les applaudissements, sort de scène, laissant le corps sans vie du baryton sur le plateau.
FIN ... musique ... applaudissements public ...
La troupe refait son entrée pour saluer les spectateurs. Au centre du groupe se trouvent nos trois sopranos, dans leur salut au public, elles invitent le baryton à se relever et à venir saluer avec toute la compagnie.
Il s’adresse alors au public entouré des trois divas :
" Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs
A notre propos ne cherchez
Aucune vérité,
L’amour à ses secrets.
Enfouis dans nos pensées.
L’amour c’est comme la vie simple et compliqué à la fois…
Alors amis donnons de la voix pour terminer en beauté
Chantons à l’amour ..."
Toute la troupe reprend en chœur le final des noces de Figaro, quittent la scène par le centre, afin de traverser une ultime fois les spectateurs de leur partition nocturne.
Un bus les attend. Nos interprètes y montent, les portes se ferment. Sous les derniers applaudissements le bus démarre…demain une autre ville les attend.
Jean-Raymond Jacob
retour : synopsis du spectacle
mercredi 26 décembre 2012