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Avec ce nouveau spectacle, la compagnie Oposito continue à explorer la dramaturgie inhérente à l’écriture d’un spectacle déambulatoire. Le format sur lequel nous évoluerons ne s’inscrit pas dans le champ de la représentation monumentale, mais nos images garderont une dimension et un langage adaptés à la foule et aux grands espaces. Nos investigations tiendront compte de nos expériences précédentes dans le domaine du travail de chœur comme élément moteur de l’interprétation de notre partition théâtrale, chorégraphique et musicale. Nous attacherons aussi un intérêt tout particulier à accentuer notre travail sur le mouvement. C’est à ce titre qu’un chorégraphe est invité à se joindre à notre équipe. Nous poursuivons notre démarche picturale et plastique, en développant un travail particulier sur la couleur et l’éclairage de nos volumes. La scénographie est constituée de deux parties distinctes : élaboration d’une machinerie, totems roulants et sonores, et éléments de décors modulables, nous permettant de modifier notre mise en espace au gré des rues et places à investir. Notre parti pris de composer une illustration sonore originale, associant sons en direct et musiques enregistrées, nécessitera l’invention d’un pool d’instruments ainsi qu’un système de diffusion sonore adapté à nos structures.
Nous avons choisi de transposer notre carnet de bord émotionnel en lui donnant la forme d’un spectacle déambulatoire, convaincus que ce mouvement est le plus adapté à plonger notre spectateur au centre de l’illusion poétique que nous voulons provoquer. La mise en scène agira pour donner à nos images une sensation de mirages successifs visuels, sonores et olfactifs. Nos personnages, nomades intemporels aux visages de glaise, habitent nos mirages, leur donnent vie. Ils affirment leurs singularités et leurs différences, ils ont une grande dignité, leur élégance est naturelle. Ils s’expriment en solitaire ou en chœur, bâtissent à la frontière de la nuit des villages arc-en-ciel. Ensemble, ils font entendre des chants de joie, mais aussi le tonnerre de la colère. Ils ne restent pas, ils ne font que passer, de mirages en mirages, ils traversent la ville. La scénographie est une métaphore des marchés aux souvenirs, où des femmes et des enfants vendent des jouets, des statuettes ou des masques de rituels. Ces objets, en bois ou en fer de récupération, proviennent de l’ensemble du continent africain, alignés en grand nombre sur le bord des avenues, associés les uns aux autres et semblent attendre de parader. Nous avons imaginé qu’ils se mettaient à grandir, grandir, puis qu’ils quittaient la devanture de ces boutiques à ciel ouvert pour enfin prendre la rue, et afficher en force toute leur poésie.
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Une particularité de notre compagnie réside dans la constitution de son équipe. Une majeure partie de ses membres a accumulé au long de ces années le savoir-faire collectif nécessaire à la réalisation d’un spectacle théâtral imaginé pour l’espace extérieur. Au rythme de nos créations, cette équipe s’élargit régulièrement à des personnalités pratiquant leur art plus généralement en intérieur. Ces échanges, souvent développés dans la durée, ont contribué à renforcer notre écriture, mais aussi notre exigence quant à la manière d’interpréter et de raconter notre histoire au public. L’équipe constituée pour inventer notre prochaine parade ne différera pas de cette orientation. Nous continuons notre chemin avec Michel Risse au titre de compositeur de l’illustration sonore de nos images. Notre travail commun doit permettre l’élaboration d’une partition musicale chantée et instrumentale interprétée en direct par le Chœur. Nous poursuivrons aussi la démarche de recherche entamée avec Michel Risse sur la spatialisation du son en espace extérieur, en fabriquant des totems sonores, permettant de créer et de diffuser un univers musical enregistré complémentaire de notre partition. Nous avons demandé à Jean-Philippe Dejussieu de prendre une part active à la concrétisation de notre bande sonore, en l’associant comme maître de chant durant nos périodes d’écriture et de répétitions. L’équipe des interprètes est constituée de 34 individus, comédiens rompus à la pratique du spectacle de rue, mais aussi professionnels provenant des différentes disciplines des arts de la scène. Associant le jeu, le chant, la musique, la danse ainsi que la manipulation d’objets, ils évolueront sur une partition collective.
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vendredi 11 août 2006