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Philou
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Mercredi 18 août Troyeville hôtel
Philou dicte à Elise ses impressions

L'Afrique du Sud, début

Je décolle de Paris, et j'atterris en Amérique ; je veux dire en Afrique du Sud : "Pourtant, on dirait bien l'Amérique. Quand je regarde autour de moi, je vois des highways, des buildings, des Mac merdos, des centres commerciaux type Rosny2, puissance 50, puissance américaine, mais quand même puissance Africaine !"

Haaa! Quel plaisir renouvelé, les arbres inconnus, les oiseaux sans nom, le dîner des lions, les zèbres, les girafes, même si la dernière girafe du parc que nous avons visité le week-end dernier, en compagnie de Kiké, Achil, Jorge et sa famille, est morte depuis peu. Nous sommes enfermés dans la voiture, entourés de lions et de lionnes qui attendent leur repas dominical, il est midi. Les yeux rivés sur le chemin, par où arrivera le pick-up chargé de viande morte, les félins n'ont presque rien à fiche des dizaines de voitures qui les entourent, ni de leurs passagers qui les regardent comme des bêtes fauves. Ils ont l'air doux, mais il est conseillé de ne pas sortir des véhicules : deux japonais du Japon ont récemment servis de sushis à ces gentils chats.

Nous, les fenêtres relevées, visionnant du pare-brise le repas des greffiers, déjeunons portugais, je veux dire "baccalao" et vin de Dao servi bien frais. Nous sommes en cage, les animaux en liberté, si on sort on est mort, prisonniers obligés de notre propre sécurité. C'est le monde à l'envers, pour sûr, nous sommes dans l'hémisphère sud.

Le pique-nique fini, nous quittons la réserve des animaux africains et rejoignons notre hôtel à Observatory Street (depuis nous en avons changé, passons). Les consignes de sécurité sont impressionnantes, la ville de "Joburg" est une des plus dangereuses du monde, on y tue pour un rien, un portable, un sac trop plein, cachant des trésors imaginés par des "Tsotsi", genre de voleurs organisés et armés de guns, tirant des balles qui ne pardonnent pas. Ici tout le monde, blancs et noirs, te racontent des histoires horribles mais vraies de gens agressés, violentés, voire exécutés froidement par des gens armés de la misère. Ici on roule fenêtres fermées, on peut griller les feux si on se sent menacés, on s'enferme à double tour derrière des grilles dans des maisons aux fenêtres jalousies comme en Espagne, sauf qu'ici ce ne sont pas des protections contre l'amour…

Marcher seul dans la rue est dangereux encore plus la nuit, des quartiers entiers nous sont interdits, pas déconseillés INTERDITS, sous peine de n'en plus sortir. Les mauvaises rencontres sont courantes, pourtant la ville est attirante et le mélange du noir et du blanc présent à tous les étages. Tour Coca-Cola, personne ne descend, avec sa soixantaine d'étages, cette tour doit son nom au logo lumineux (de la boisson sucrée si chère aux hamburgurophages) qui la couronne. Elle est squattée à soixante pour cent et s'y rendre seul est plus dangereux que de se décapiter puis de se jeter sous un train en pleine vitesse, après avoir avalé de la mort au rat.

Je me sens prisonnier d'une ville où tant d'endroits me sont interdits. C'est curieux cette impression de risquer sa vie à tous les carrefours, d'appartenir à ce danger, héritage sans doute d'une gestion nationale un peu trop blanche.
Je m'en fous, je veux quand même marcher dans les rues et me dire qu'ils ne passeront pas par moi.
Joburg est comme une très belle fille que l'on peut désirer et qu'il faut aimer avec des préservatifs renforcés.

Les lions du parc sont plus libres que nous, pourtant ils sont aussi derrière des grilles, la prison des deux côtés et personne n'a la clef.

Mais je m'égare, je suis ici pour réaliser en compagnie de Fabienne les 140 costumes qui serviront à l'image d'Oposito, dans le contexte précis des All Africa Games, comme on dit quand on veut résumer et conclure :
L'ENFANT SE PRESENTE BIEN.

"Les dames de Soweto..."La voix de Philou

Les costumesLa voix de Philou

Aveu 1La voix de Philou

Aveu 2La voix de Philou

Aveu 3La voix de Philou


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