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Mercredi 11 août

Equipe n°2 bien arrivée.
Energie nouvelle, motivante et nécessaire.
Atelier lancé et plus ou moins installé.

RDV positif ce matin avec les étudiants de Bonny Alice (prof d'art plastique) qui vont nous donner la main. Ils semblent intéressés et "excited" malgré l'aspect "travayalachène" (30 dolls, 60 demi robes à peindre, DIX MILLE boules de polystyrène à percer ou décalotter, "latexer", peindre et coller ou enfiler sur du fil de fer en collier, 120 anneaux à "cercler", etc.). Mais il semble que l'on soit une "really cool team" dixit Bonny.

Cet après midi, BRAILLE (barbecue) avec l'équipe régie au complet - un Plan d'Anthony, le sympathique rédacteur du mensuel de l'IFAS (il écoute du Famous reggae-roots-ragga) -, à Yoeville, le quartier craignos, mais branché (plein de bars), de Joburg.
Ah !, des coups de feu retentissent au loin et interrompent momentanément la réunion (nous sommes au complet dans la chambre de JR) et mon récit…!

Nous voilà donc, Fleur, Laure, Yuka, Kiké et Benoît, en cette après midi ensoleillée (30° minimum) dans un jardinet, chez Davin, muy sympatico, avec son amie M'boussi (charmante) en train de se goinfrer de saucisses, beef, chips, salade, plats traditionnels et bière, en parlant, anglais, français, espagnol et Zoulou, simplement.

Décompression totale. Et oui, c'est possible à Joburg !!!, même si, lorsque j'ai demandé à Anthony quels genre d'embrouilles il avait eu depuis qu'il était là (onze mois), il m'a répondu : "ici, t'as pas des embrouilles, mais le jour ou t'en as une..."

Jeudi 19 août, Troyville hôtel
22h, pendant une réunion dans la chambre de JR

Petite anecdote africaine...

Quand : récemment
Où : Afrique
Qui : pays d'Europe ???
But : lutte contre le sida
Les gentils donateurs ont envoyé une grande quantité de préservatifs, en y agrafant le mode d'emploi : toutes les capotes sont arrivées avec deux jolis petit trous…!!!!!

Jeudi 26 août, Joburg centre 17h12

Retour de chez le "bachettier". En Mégane, avec M' Pinch Benoît, avec la 1ère petite robe définitive (fenêtres (meurtrières), porte avec velcro, œillets, renforts, rabat…). Tous deux en tenue de travail avec chacun un noir bonnet sur la tête, acheté en urgence à l'aube (6°C ce matin à 7 h).

Intersection de Troye Street et de Bree Street. Un policeman - black, à peu près 25 ans, bonne tête malgré son uniforme - nous fait signe de nous arrêter.
Ambiance décontractée d'entrée, mais bon, méfiance…
Comme quoi, premièrement je n'étais pas sur la bonne file pour tourner à droite et deuxièmement qu'il allait me mettre une putain de prune de 250 rand telle, qu'en rentrant chez moi, ma femme (si j'en avais une) allait me passer un savon et que si je n'en avais pas ce serait mes potes qui m'engueuleraient (texto, in english of course !)
Well, I don't know Joburg very well and I recognize the street at the last moment, that's why I turn so late. Rien à faire, même s'il garde le sourire en me souhaitant un "Welcome to Joburg" lorsqu'il apprend que je suis français.
Benoît se prend au jeu : OK, on n'est pas d'ici donc explique nous comment ca se passe ici, voir s'il y aurait pas moyen de s'arranger. On semble sur la bonne piste. Il nous propose de couper la prune en deux en faisant comme s'il me tranchait à l'aide de son pouce et en me signifiant qu'il gardait le haut et laissait le bas pour ma femme (encore elle !). Après coup, je pense qu'il en a profité pour me "tâter" le ventre, histoire de vérifier si je n'avais pas de gun coincé dans la ceinture.
Bref, de 125 rand, on passe à 20 rand et une pseudo promesse de lui payer un coup, à l'occasion…

"Il y a six ans, une proposition de bakchich à un flic pouvait vous envoyer en prison, maintenant c'est monnaie courante". George VM. Engineering.

Voilà, premier contact avec la police locale ; Michèle a remboursé les 20 rand sans rechigner en espérant simplement que ça ne se renouvelle pas trop souvent.

"Welcome to Joburg my friend"

Vendredi 27 août

J'en étais sûr. J'ai recroisé Patrick aujourd'hui, le fameux policier, toujours au même carrefour, en train de bakchicher un taxi. J'ai failli m'arrêter pour lui dire qu'il m'avait bien baisé la veille, car (après vérification), il n'y avait aucune flèche ni aucun panneau m'interdisant de tourner à droite. A quoi bon…

Dimanche 29 août, étrange dimanche

Arrivée au Technical College à 7h12, comme d'hab, le temps d'ouvrir l'atelier, de boire un café et de charger le camion pour un : CINEMATO à Soweto.
Tout s'est bien passé, sauf qu'on s'est sauvé comme des voleurs une fois les loges pliées et le matos rechargé, même pas le temps de discuter avec le groupe de Sifiso que nous, la régie team, ne faisons qu'apercevoir lorsqu'ils viennent chercher les poupées. Léger sentiment de frustration même si Stella et Given, - les 2 jeunes de Soweto qui ont porté avec nous les sakado musico - nous ont rejoint pour bouffer car ils avaient malencontreusement été oubliés.
Retour fin d'ap. Gros coup de barre. Dodo 1h avant le braille de chez Penny.

La Penny's Party

Grande maison, noirs et blancs mélangés, Penny plus blonde que jamais, à peine bouffie par l'épaisseur de son maquillage, souriante as usual, gros buffet, bar à volonté. Hormis le barbecue juste devant la porte vitrée coulissante du salon qui a enfumé toute la pièce, hormis les ballons suspendus au plafond, hormis le speech d'encouragement que Penny à fait avec un HF (elle n'a pas mis le casque sur la tête pour ne pas se décoiffer !), hormis le poulet pas assez cuit, hormis le champagne MALDECRANOPTIMATIN, hormis la chenille qui redémarre "tous à la queleuleu" version sudaf et hormis la musique trop forte, c'était une soirée très excitante !!

P.S
Hier soir, Benoît, Yuka et Martine ont entendu et vu de leur chambre respective un type se faire passer à tabac par 4 ou 5 autres, pire que dans les films.
Yuka a failli avoir envie de croire qu'il allait intervenir, … tellement il était choqué…
Qui et que sommes-nous ?
Je n'arrive plus à "juger les gens". Je ne sais plus. Le bien, le mal. Mon vécu n'est pas le leur, mon passé encore moins.
Jusqu'à maintenant je croyais en des fondements universels, humains, mais c'est comme si ça n'avait plus de sens ici.
Allez va, j'vais me coucher.

Non data

Les gens s'affirment, s'enfoncent, s'enlisent ou font semblant. J'pourrais pas vivre ici : je m'ennuie.

Lundi 30 août

Aujourd'hui entre autre, je suis allé acheter de la baguette d'alu en 20 mm de large et 1.5 mm d'épaisseur. George, le parrain de l'équipe régie, m'a envoyé chez "Métal Center", un espèce de Weber Métaux.
Y z'avaient pas de baguette d'alu, alors ils ont débité 20 lamelles de 20 mm de large à la "coupeuse" automatique, dans une plaque d'alu - équivalente à celles que l'on a utilisé pour construire les oizos. Pourquoi pas !?

Journée type

6h12 : réveil sans réveil
7h / 7h12 : Départ avec l'équipe régie + Fabienne après café (pas toujours) dans ma grande chambre verte.
Boulot, courses, coup de fil pour prendre la tête aux fournisseurs (c'est d'usage ici, nécessaire voire indispensable). Pause à 12h30 pour aller bouffer (3/4 h).
Retour au Troyville entre 19h et 20h.
Douche express avant de retourner chercher les collègues de la couture.
Nuit noire avec comme panorama en arrière plan du Stadium, la tour coca illuminée, accompagnée à l'ouest de sa fine sœur - une tour de communication -, toute deux surplombant les cités de Berea.

Etrange similitude avec la tour Montparnasse, la tour de communication de Romainville et les 4 milles de la Courneuve, le tout regroupé en un même endroit !!

J'arrive au Technical en 3 mn, note l'expression de soulagement des gardiens à l'idée de rentrer prochainement chez eux, klaxonne tout en faisant un ½ tour et accueille Philou, Fab et Elise, le visage un peu livide, en leur mettant une musique détente (lhasa, bongo, LK5, Ibrahim ou Compay) sur le retour, avant de garer la voiture dans le parking codé, gardienné armé du Troyeville Hôtel, et d'aller bien bouffer (le poisson, tu meurs !) dans la salle de restau blockhaus aux vitres et murs peints en saumon passé.

En général à 10h12, je dors, sans avoir ouvert un bouquin ni même écrit une lettre ou carte aux copains.
Voilà.

SUPER

Lundi 6 septembre

Ca y est, C'EST FINI.

A peu près

  • 2 000 heures de travail (pour 1 personne).
  • 72 kg de fil de fer
  • 10 kg de baguette à souder
  • 1.2 km de rond de serrurier (diam 8 mm)
  • 900 m de corde noire
  • 360 m de tube mousse noire (solution tuyau cuivre)
  • 10 750 boules de polystyrènes
  • 160 m de baguette alu

Sans oublier la peinture, la colle, les ampoules et bobos sur les tendres mains des filles.

Rien que ça

Aquil éfatigué.

PS : Pensées quand même pour Philippe (Vidéo Team) et Katell que l'on aurait aimé avoir parmi nous, ainsi que notre cher Panxo, dit Monsieur Choupinoi, dont c'était les 21 ans la veille du show.


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