"Chants, Danses, Zoulou,
jazz, classique, spiritual... Autour, t'oublie qu'y a la galère.
C'est comme ça d'Addis-Ababa à Johannesburg,
C'est beau, c'est triste, c'est violent. On s'enferme à
double tour, mais des curs s'ouvrent. Là bas,
quand t'as pas de maison, tu la construis... En tôle,
en cartons ou en en chiffons. L'Afrique se conjugue aux temps
des communautés. Sur ses trottoirs, le monde est en
parade, en bois, en fer ou en papier. Caméléon,
Oiseaux, Girafe, Crocodile et Scorpion, entourent des Déesses
aux jambes longues et ventres ronds. Des Totems, rouges-noirs-jaunes,
nus, ou en habits de cérémonie ouvrent la route
aux masques du rituel de la mort et de la vie..."
Jean-Raymond Jacob
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Ces dernières années,
l’itinéraire d’Oposito a mené la
compagnie à se produire sur le continent africain,
en Ethiopie puis en Afrique du Sud. Ces aventures, subtiles
et complexes mélanges de mirages et de réalité,
resteront à jamais imprimées dans la vie d’Oposito
comme des temps émotionnels puissants, de ceux qui
vous coupent le souffle, bouleversent votre esprit et nourrissent
vos sens. La troupe ramène de ces voyages une nouvelle
parade, hommage aux femmes et enfants de ce continent.
Nous sommes revenus de ces voyages
grandis dans nos têtes. Comment faire partager ces sentiments
empreints tantôt d'extase tantôt de détresse ?
Là-bas, d'autres ont déjà bien trop parlé,
la bouche pleine de promesses en sable. Alors tu te tais,
tu écoutes et tu regardes. Il te vient une perception
charnelle, l'impression que tout a commencé ici, le
bonheur et le malheur. Tu te sens tout petit. Aux angles des
rues, embouteillage temporel aux couleurs exacerbées,
les époques se croisent et se mélangent
Notre propos n'est pas de faire un
spectacle sur l'Afrique, nous risquerions le cliché
et de trahir celles et ceux avec qui nous avons collaboré
lors de nos projets sur ce grand continent. Nous souhaitons
rechercher au plus profond de nous-mêmes, en quoi ces
voyages nous ont transformés. Notre vision du monde
a certainement changé, mais nous avons aussi relativisé
le rôle de l'art et de l'artiste dans nos sociétés
occidentales. De nos échanges avec les enfants danseurs
de Soweto ou de nos rencontres avec les femmes Ndébélé
ou encore de nos longues discussions avec Aweke Amiru metteur
en scène Ethiopien, il nous reste une immense admiration.
Ces hommes et ces femmes produisent de l'art vital, ils nous
ont fait rêver.
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