Trois petits cochons à Caracas
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Dans l'avion du retour
Lundi 4 février
20h ici 1h du mat chez vous


L'arrivée de Javier est un plaisir, une autre façon pour nous d'aborder Caracas. Vient se joindre à nous pour un déjeuner dans un restaurant du centre ville, Arelis la comédienne que nous avions accueillie au Moulin en septembre dernier ; elle est accompagnée de son mari Victor, un indien conseiller en sécurité du gouvernement Chavez.

Hier nous étions à la manifestation d'opposition à Chavez, où sur un concert de casseroles et de klaxon, les participants scandaient un "Chavez, il s'en va !!!". Ce mouvement conteste la gestion du gouvernement, et refuse de célébrer ce 4 février comme jour de fête nationale comme l'a proposé à la patrie le président Chavez, mais comme un jour de deuil attestant d'une démocratie confisquée. Nous entreprenons d'en parler avec Victor qui, lui, est naturellement pro Chavez.

Il comprend un certain mécontentement en reconnaissant que si certaines malversations dénoncées par l'opposition au gouvernement sont justifiées, la liste dressée par ce mouvement (réunissant quand même l'ensemble de la classe politique, et les anciens alliés de Chavez) est excessive à ces yeux.

A la question d'une réaction musclée du gouvernement, Hector nous répond avec émotion, que les Vénézuéliens ont déjà suffisamment souffert pour avoir envie de retomber à nouveau dans des affrontements fratricides, et qu'il est persuadé que la solution sera politique.

Nous abandonnons celle ci pour nous consacrer au succulent repas de viandes grillées accompagnées de maïs et de yucca, nous déjeunerons au rythme d'une salsa locale distillée par les musiciens se relayant sur la scène de ce restaurant familial.

Nous sortirons de table en fin d'après midi, pour nous rendre chez Xavier, nous faisons une partie du parcours à pied et nous traverserons les rues piétonnes très animées du centre ville. Notre périple se terminera en taxi collectif où résonne à fond la musique latino crachée par la radio.

 


Xavier habite un appartement sur les toits d'un petit immeuble, le ciel est rouge, la lumière baisse pour laisser place à une nuit bleue, où semble flotter une lune à l'envers, les étoiles sont juste là, à portée de mains…

 

Notre lundi matin se déroulera aux bureaux, nous y aborderons les derniers problèmes techniques et administratifs avec l'équipe du festival. Depuis notre arrivée la dimension d'un professionnalisme tranquille semble être la qualité première de ce staff, rien n'est occulté les demandes sont considérées comme il se doit, Philippe est rassuré. Après des salutations chaleureuses, nous prenons rendez vous dans 6 semaines.

Direction l'Aéroport. Xavier et Arelis nous y accompagnent, le panneau départ indique un retard de notre avion de quatre heures. Pour tuer le temps nos amis nous entraînent à la plage. Depuis, notre arrivée notre emploi du temps nous avait contraint à rester en ville. Ce contretemps allait nous permettre de voir que nous étions bien aux Caraïbes, nous allons déjeuner dans un village de pêcheurs au bord de l'eau, nous mangeons du poisson grillé servi dans une de ces innombrables cahutes qui bordent le littoral.

Ici aussi la musique est présente, diffusée à fond les ballons par des dizaines de sonos dont sont équipés les comptoirs de ces petits restaurants. Du sable dans les chaussures, et des images pleins les yeux nous rejoignons l'aéroport, notre avion est annoncé…

A la douane fouille minutieuse et zélée, ils ouvrent même les paquets de café des vieilles dames, examinent de prêt les bombes à raser, cela ressemble plus à de l'esbroufe, renforçant une campagne antidrogue, annoncée dès l'entrée du hall des départs où trône de grandes affiches où se trouve une paire de menottes, soulignée par un slogan "Taille Unique".

Notre avion décolle, salut Caracas, à bientôt.



 

Le 20 février 02
Le Moulin Fondu
Temps pluvieux.

Cela fait dix sept jours que nous sommes rentrés, les containers avec le matériel ont pris la mer hier. Nous avons appris que suite à une baisse du cour du Bolivar, le festival s'est vu contraint de supprimer 7 compagnies de sa programmation. En effet l'organisation payant les compagnies invitées en dollars US, une chute du Bolivar entraîne la baisse du budget du festival de trente pour cent. La compagnie OFF fait partie de la charrette, dommage, toute l'équipe aurait été très heureuse de retrouver Philippe, Maud et les autres sur les boulevards de Caracas.

Pour infos, notre participation au festival se fait aussi à l'occasion d'une saison Francia-Vénézuéla , afin d'en célébrer l'ouverture, un carton d'invitation, arrivée hier, de l'ambassade de la République Bolivarienne du Vénézuéla en France et de l'Afaa, nous convie à une réception le 25 février, on ira et on vous racontera… A suivre