Trois petits cochons à Caracas
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Le 01-02-2002
Première journée - Caracas - appartement 1216, Hôtel Hilton résidences

Nous y sommes bientôt je vous claviotte ces quelques phrases de l'avion qui nous emporte vers Caracas. Déjà 11 heures que nous sommes partis avec une escale à Milan. L'avion est pratiquement vide, Kiké pionce de tout son long sur les banquettes, alors que Philippe apprend par cœur l'histoire du Venezuela.

Le voyage se termine comme prévu sur la piste de l'aéroport de Caracas, Ouf !!! Il est dix sept heures et il nous faudra deux bonnes heures pour passer la douane. A la sortie c'est le flash, l'air est lourd et humide la température est de 30°, le chauffeur du festival est heureux de nous voir enfin passer la porte, voilà trois heures qu'il nous attend.

En fait le chauffeur est celui d'un taxi envoyé par le festival, il nous dépose à notre Hôtel après un voyage d'une trentaine de minutes qui sépare le centre ville de l'aéroport. Cour parcours mais très instructif, ici on conduit un peu à la façon Ethiopienne, on approche la ville en longeant la côte, direction la montagne ; sur celle ci des centaines de petites habitations, en tôles, briques et autres matériaux de récupération.

                                       Au fur et à mesure que nous progressons, la montagne semble s'illuminer, genre sapin de "Noël", des centaines de petites ampoules s'allument les unes après les autres, normal l'électricité n'est pas chère, elle est directement détournée par les habitants des lignes à haute tension qui traverse ces "ranchos" nom donné à ces quartiers pauvres, où le taxi-man nous déconseille fortement d'aller nous promener, sous peine d'être dépouillés. Nous arrivons en direction de la city au détour des virages la ville apparaît, changement de décor, moderne aux grandes tours présomptueuses.

Caracas est adossée à la montagne, tournant le dos à ces quartiers pauvres, mélange des grandes villes nord américaines agrémenté à la sauce du sud, concert de Klaxon, pots d'échappements libres, surtout ralentir aux feux verts, ici il est loin d'être signal prioritaire. Nous traversons des quartiers qui me rappellent ceux d'Addis Ababa : bars aux façades de couleurs flashantes bordées de néons rouges et verts, vendeurs à la sauvette de chichi et autres denrées aux carrefours, attroupement d'hommes et femmes sur les trottoirs. Les panneaux publicitaires sont aussi grands que les buildings où ils sont accrochés. Avant d'arriver à notre hôtel nous traversons un quartier ou une fois de plus notre chauffeur nous déconseille de venir nous promener.

Nous voilà déposés devant notre home, un hôtel d'une vingtaine d'étages dans un complexe Hilton, un appartement nous a été réservé, nous en prenons possession. Après une rapide douche, nous retrouvons nos partenaires de travail dans le hall de l'hôtel, courte entrevue de présentation un rendez vous est pris pour demain matin onze heures, pour un repérage. Avant de nous séparer nos hôtes nous invitent à ne pas nous éloigner de notre hôtel, cela pourrait être dangereux, le ton est donné !!!

Pas téméraires pour un sou mes petits camarades et moi même allons dîner dans une galerie commerciale intégrée à l'hôtel…

Après ce souper dans un restau style cabaret pour touristes en mal d'exotisme, retour illico dans notre piaule, Kike et Philippe se matent le film du film de Star War, moi je suis en plein décalage je vais me pieuter je verrai plus clair demain.

Réveil à 6h du mat normal, bien dormi, mais le bruit qui nous vient de la ville est tel que je vous conseille pour votre venue, de vous munir de boules à mettre dans vos esgourdes, ou cages à miel comme dirait Kike. Petit déjeuner, au salon du Hilton, Philippe décharge les photos qui seront jointes à cette première page du carnet de bord de la compagnie Oposito à Caracas. D'ici nous vous embrassons bien fort.

Les trois petits cochons
JR KIKE et Philippe


De Noisy à Caracas...

5h du matin, le 01 Février 2002. L'aéroport CDG ouvre les yeux. Pour Kike, Jr, Anto (qui nous accompagne), et moi même, cela fait déjà 2 heures que "le clairon a sonné". En bref, nous sommes les premiers au comptoir N°9 de la compagnie Air Italia, aérogare 2D. Une escale à Milan (...de très belles chaussures de manufactures Italiennes en ventes dans le duty free de l'aéroport, mais je crois que nous n'avons pas vraiment le temps...), puis la traversée de l'océan Atlantique.

Oh la la, l'avion porte le numéro AZ-666, et 666 ce n'est pas un très bon numéro, via les superstitions Chrétiennes... Nous commencerons donc ce voyage par déjouer le sort, puisque j'écris ces quelques phrases dans notre hôtel de Caracas. Je vais donc traverser le grand bleu pour la 9ème fois à la vitesse de 800 Km/h, température extérieure de -60°. Cet avion est à moitié vide... les banquettes pour nous tout seuls. Lectures, siestes et bruit des réacteurs. Nous allons mettre 10h50. C'est long mais beaucoup moins long que le voyage de notre prédécesseur, un certain Christophe Colomb.

Ou allons nous ? Mon seul repère, des informations importées sur le net, Ambassade du Venezuela, de France, Ministère de la Culture, institut Pasteur, etc... 11h d'avion, j'ai le temps de lire, d'imaginer, d'espérer de mieux comprendre. Mais cela n'évitera pas le choc...

Mon 45 de pointure se pose sur un goudron chaud, nous y sommes... je vois ce que j'ai lu... Quelles sensations... indescriptibles... peut-être du bonheur. Je sais que nous le partageons sans vraiment échanger de mots. N'y a t'il pas que la douleur qui ne se partage pas ?... Il est 16h40 (heure locale), le 01/02/2002 et nous sommes à 9000 Km de chez nous, Caracas, Venezuela. Je n'ai pas envie de parler des deux heures de queue avant le comptoir de l'émigration. Est-ce que nos bagages ont bien suivi depuis Roissy Charles de Gaulle ?  

Un petit coup de fil à la famille du tri-bandes de JR pour les rassurer... tout va très très bien. Le chauffeur de l'organisation nous attend depuis deux heures. Il nous conduit vers la ville, notre hôtel. Une quatre voies qui sillonne à travers un paysage au plafond très bas que des montagnes verdoyantes viennent toucher. Sur la route c'est le désordre organisé. Je pense à toute l'équipe Oposito restée dans le neuf trois. Ça va leur plaire... Bon, il va falloir se recentrer, du travail nous attend...

Philippe Cuvelette