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Compagnie Trace(s)
en Poudre Mise en scène : Aurélie Gard Résidence du 2 au 11 septembre 2001, du 18 au 6
janvier 2002,
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Qui sont-elles ? La compagne Trace(s) en Poudre est née en
1999 de la rencontre entre Nath Bruère, plasticienne, et Aurélie
Gard, commédienns, d'un désir commun d'expérimenter
les frontières vivantes qui existent entre théâtre,
danse, arts plastiques et arts de la rue. Peu à peu, s'est dessinée
pour nous une forme de théâtre née d'une rencontre
entre le corps et la matière, inventant son propre langage par
le poids des images et la force des émotions. Dans un univers de
matières, de couleurs, d'objets, de symboles, entre rêve
et réalité, les corps utilisent les matières comme
moyens de se projeter vers l'extérieur, de prolonger leur intimité,
d'accroître leur force. Et ses matières se font traces sur
le sol. Marques sur la peau. La trace nous intéresse car elle survit
au passage des corps, pour poursuivre seule sa route, et sa disparition.
Elle est le lien indéniable entre la beauté des matières
et la dure réalité des corps, entre l'intérieur et
l'extérieur, entre nous et le public; elle est la marque indéniable
d'une vie qui utilise nos corps comme des passeurs. |
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Soy Imperfecta nous emmène dans l'univers féminin de la
prostitution. Derrière les silhouettes anonymes, quatre prostituées
dévoilent leurs identités et leurs désirs au sein d'un
monde à vif. Ici ce sont les émotions brutes qui s'expriment,
au travers des corps, infiniment parlants. Nous cherchons avant tout un théâtre de sens. La rue est un lieu propice à l'expression de cette parole, afin qu'elle puisse être entendue par tous sans discrimination. Et c'est aussi pour nous la possibilité de partager cet espace public urbain, le bitume, le trottoir, où chaque jour tant de personnes sont jetées... comme si la rue ne pouvait être le lieu d'une dignité. Laisser des trace(s). |
Lettre au Moulin (suite à la résidence du 16 février au 3 mars 2002) Soy Imperfecta est une création en cours. Nous sommes quatre interprètes bien entourées par divers collaborateurs qui nous apportent chacun un soutien spécifique. Sans eux, ce projet aurait eu du mal à se concrétiser. Je pense bien sûr à la compagnie Oposito qui nous accueille en résidence, mettant à notre disposition local de répétition, lieu de vie, et bien davantage Il y a aussi les auteurs de l'univers sonore du spectacle, un vidéaste et photographe, des costumières, ainsi que l'aide ponctuelle d'amis artistes. Notre thème de travail est la prostitution.
Nous sommes quatre jeunes femmes impliquées dans cette recherche
et aucune de nous n'a eu l'expérience réelle, directe de
la prostitution. Nous avons donc cherché à obtenir des informations,
aussi bien dans la presse, au cours de colloques, que sur des lieux où
la prostitution est visible.
Abordant la prostitution, nous avons conscience
de toucher au politique et au social, dimensions qui nous semblent faire
intégralement partie de la manière dont nous voulons être
artistes. Ainsi, les parcours et les émotions de nos
"personnages-prostituées" ressemblent à ceux de
beaucoup d'entre nous (confrontés à la vie) et sont aussi
particuliers. Elles ont beau avoir souffert, être "victimes",
elles sont aussi des individus qui ont une histoire propre, qui tirent
une force, une dignité de leur vécu. Elles deviennent autant
les sujets-actrices de leur propre histoire qu'elles sont assujetties.
Il est important pour nous que cela soit perçu dans notre recherche.
C'est une démarche difficile mais nécessaire pour rendre compte
de la complexité de la prostitution elle-même.
Vis-à-vis des codes de la séduction
et des stéréotypes, nous restons prudentes. Nous devons
bien sûr les utiliser mais dans l'intention de les détourner,
les renverser, les récupérer. Si nous provoquons le désir
chez le spectateur, cela le rend plutôt voyeur et il pourrait se
trouver mal à l'aise dans cette position. Je pense que nous donnons
à voir des choses que chacun préfère ignorer au quotidien. |
Les premiers rendez-vous autour de ce spectacle auront lieu :
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