Lundi 22 mars, 8h30
Maison de Catherine
Nous partons ce soir, il pleut !!!
Trois jours sans écrire !...
pas le temps, les visages s'enchaînent...
les paroles s'échangent.
L'énergie de Johannesburg nous entraîne.
Spirale.
Chants, Danses,
Zoulou, jazz, classique, spiritual...
Autour, t'oublie qu'y a la galère.
C'est comme ça Johannesburg,
c'est beau, c'est triste, c'est violent.
On s'enferme à double tour, mais des coeurs s'ouvrent.
Ici, quand t'as pas de maison, tu la construis en cartons ou en
en chiffons.
Jobourg se conjugue aux temps des communautés.
Sur ses trottoirs, le monde est en parade,
en bois, en fer ou en papier.
Caméléons, Sauterelles, éléphants, Vaches,
Tigres et Lions,
entourent des Déesses aux jambes longues et ventres ronds.
Des Totems, rouges-noirs-jaunes,
nus, ou en habits de cérémonie
ouvrent la route
aux masques du rituel de la mort et de la vie...
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Rencontres
à Soweto,
Isolée, située à une cinquantaine de kilomètres
de "Jobourg".
Lieu historique de la lutte contre l'Apartheid.
"Ghetto d'hier, "Township" d'aujourd'hui ?
5 millions habitants vivent là.
Une
cité très étendue constituée de petites maisons
aux toits rouges, à première vue toutes identiques. Dès
l'entrée dans cette "ville quartier", le ton est donné;
une grande banderole rappelle qu'à cet endroit sont morts, les
victimes des premières manifestations. La traversée de Soweto
ne me marque pas comme celle d'Alexandra.
Nous avons rendez-vous avec un groupe de danseurs et de chanteurs, tous
habitants de Soweto. En fait ici les communautés de ce genre sont
multiples et fédèrent beaucoup de jeunes de tous ages, pour
chanter, danser, faire de la musique ou du théâtre. Changement
de décor, toute l'équipe nous attend sur son lieu de répétition...
Une baraque de chantier en bois, un public d'une cinquantaine de mômes
les yeux plus grands que la tête. Attachez vos ceintures ça
démarre, en 5mn y'a plus de training hall, envolée la toiture,
disparus les murs pisseux on joue sous le soleil, trente danseurs chanteurs
nous bombardent d'émotions, on est soufflé sur place, y'a
plus que du beau. Le Zoulou s'exprime avec la force du lion et l'agilité
de la gazelle, métamorphose, les femmes deviennent félines.
l'Afrique nous explose à la gueule.
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N'Thatis, "Mister communauty"
28 ans, sourire éclatant, regard malin,
il sera notre "Mister communauty", accompagnateur sur le terrain, il est
né et habite Soweto. N'Thatisi est le reflet de la nouvelle citoyenneté
Sud Africaine, souhaitons que le futur de ce pays ressemble à ce
garçon.
Réunion avec Les All Africa Games
Deux
séances de travail se seront déroulées entre notre
équipe et le comité d'organisation des Jeux Olympiques du
Continent Africain au siège des All Africa games, un grand complexe
sportif, moderne et luxueux.
Nous serons reçu par deux femmes de caractère,
le ton de la 1ère rencontre sera musclé, nous on se fait
petit, c'est Roshnie et Catherine qui vont au carton. Mise au point, quatre
tigresses s'expliquent, moi je m'enfonce dans mon fauteuil. A la fin de
la réunion, on a l'impression qu'une tornade est passée
dans la salle de la réunion... On sort, pour moi c'est un peu confus,
Roshnie est folle de rage... Un rendez-vous est pris pour le lendemain...
Moi je reste confiant, ce projet a les deux meilleures ambassadrices qu'on
puisse avoir !!!
Le lendemain, le ton restera décidé,
mais serein. Présent à nos côtés, Victor l'élu
à la culture de la Ville de Jobourg. Roshnie et Catherine confirmeront
leur grande détermination à faire aboutir notre projet,
ne faisant aucune concession artistique et ne cèderont en rien
sur les modalités de financement. Côté Africa Games
le ton a changé, c'est en force de propositions de leur part que
nous nous séparerons, envisageant de nous confier une direction
artistique générale incluant ouverture et clôture
des JO. Comme ça, à chaud c'est beaucoup, faut réfléchir !!!
Après reflexion, si les All Africa Games choisissent de travailler
avec nous, notre souhait est que le travail entamé tienne lieu
de clôture, renforcé de la philosophie des JO Africain. Cette
collaboration permettrait aux deux protagonistes de mettre en commun leur
moyens, humain et financier, permettant alors l'émergence d'un
projet qu'aucune des deux parties ne pourraient indépendamment
offrir au public...
A suivre
Jean Raymond Jacob
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